Saint-Louis-du-Sud (Laboratoire d'idées et de projets)

Ce Laboratoire d'idées vise à en faire des réflexions pour une commune équilibrée, propre, attractive, agréable et où il fait bon vivre.

Une vision stratégique de développement permet de se projeter dans l’avenir afin d’assurer le développement cohérent de la ville de Saint-Louis-du-Sud et ses sections communales pour les 10 prochaines années.

 

ÉMERVEILLEMENT !

         Saint-Louis est l'une des plus belles Communes du Département du Sud, mais aussi l'une des Villes et ses sections communales les plus négligées d'Haïti. Son histoire est passionnante et son potentiel touristique extraordinaire...

       Ce joyau d'antan était l'ancienne Métropole Sud. Saint-Louis pourrait-être (dans une certaine mesure) une ville intelligente, une cité du savoir, une station balnéaire, une cité maritime moderne, un havre pour les touristes du monde entier qui ont le goût du beau...

        L'histoire grandiose de son passé a laissé beaucoup de traces visibles, il suffit de regarder les ruines du Fort des Anglais et des Oliviers pour comprendre la valeur stratégique de ce port naturel par rapport à l'Amérique du Sud...

        Son cimetière, qui remonte à la période des indiens et la Grotte de Raymond base révolutionnaire des nègres marrons pour saisir le sens du passé...

      Saint-Louis du Sud refuse d'avoir seulement un passé très présent et une présence absente sur la scène d'Haïti et du monde...

Soyez présents pour le présent et le futur.

 

J'espère !

 

Jonel DILHOMME 

jonel.dilhomme@ueh.edu.ht

+1 516-406-9394

 

 

SAINT-LOUIS-DU-SUD LA PERLE D'ANTAN MEURT DANS SES RUINES 

    La Commune de Saint-Louis-du Sud est située entre Aquin et Cavillon à environ 31 Km de la Ville des Cayes. Elle couvre une superficie de 245,10 Km, bornée au Nord par le Massif de la Hotte ; au Sud par la mer des Antilles, à l’Est par la Commune d’Aquin et à l’Ouest par la Commune de Cavaillon.(cf)

    La Commune de Saint-Louis-du-Sud représente environ 10% du Département du Sud, elle fait partie de l’Arrondissement d’Aquin et comprend dans son ensemble la Ville de Saint-Louis-du-Sud chef-lieu de la Commune et la zone périphérique composée de 8 Sections Communales (Grand Fond, Baie du Mesle, Grenadier, Zanglais, Sucrerie Henry, Solon, Cherette, Corail Henry), elle compte une population de plus de 60.000 habitants(cf), qui vivent entre la mer et les montagnes. (cf)

  En effet, cette dite Commune a une histoire extraordinaire, sous le Gouvernement de Ducasse (1691-1700), la situation de St. Domingue, comme celle du Sud va changer surtout avec de la canne à sucre. Ducasse en tant que pirate autant par vocation ou par besoin de s’enrichir monte des expéditions, des raids sur les îles de la Jamaïque, de St.Thomas et même sur la Terre ferme de l’Amérique Centrale et du Sud, en rapporte des chaudières, des esclaves, contournant ainsi l’interdiction du ministre des Colonies tant à la culture de la canne qu’à la fabrication du sucre à St. Domingue. (cf)

 Une fois devenue Terre à sucre (St. Domingue), sur l’entêtement de Ducasse, il fallait exploiter toutes ses régions. Par conséquent, la mis en valeur du Sud est alors confiée à la « Compagnie de St. Domingue en 1698»(cf) qui établit sa Capitale à Saint-Louis-du-Sud en prenant le nom de « Compagnie de Saint-Louis» chargée de transformer les nouvelles terres conquises par les Français, avec pour objectif principal de faire d’Hayti la « perle des Antilles.»

   Le Port de Saint-Louis est le mouillage le plus assuré de toute la partie du Sud, soit pour les bâtiments du commerce, soit pour les bâtiments de guerre qui peuvent mouillés très prêt de la Terre. Ces avantages et la situation avantageuse de l’Ile de ce Port, furent ce qui détermina la « Compagnie de St. Louis » comme le site naturel de tous ses établissements et elle en fit réellement sa Capitale. C’est pourquoi, plusieurs forteresses furent élevées et, pendant la guerre de 1702 on y plaça envoron 60 canons. 

  Pour l’histoire et pour mémoire, je voudrais souligner les deux principales raisons qui ont fait perdre Saint-Louis la place de Métropole de la partie du Sud de St. Domingue sont les suivantes : 1-La première raison est la prise par les Anglais le Fort de St. Louis. Voici le fait raconté par Moreau de St-Méry. « Une escadre anglaise composée de sept vaisseaux d’une frégate et trois corvettes, commandée par M.Knowles, vice-amiral de l’escadre blanche, vint mouiller à Tiburon le 8 Mars 1748. Elle en partit le 14, se rendit le 15 à l’Isle à Vache et alla mouiller le 18 à la Baie d’Orange à Saint-Louis-du-Sud, le but était de se battre pour semer le chaos et accaparer les endroits stratégiques de Saint-Louis.(cf)

    L’autre raison qui est plutôt économique. Avec la canne à sucre, les paroisses situées aux confins des plaines avaient tendance à prendre de l’importance. Ainsi Port-au-Prince fondée en 1749 entre la plaine du Cul-de Sac et celle de Léogane à vite fait de supplanter cette dernière Ville comme Capitale de la partie de l’Ouest puis de la Colonie. La Paroisse des Cayes située entre la plaine de Torbeck et celle des Cayes devait prendre le dessus sur Saint-Louis-du-Sud surtout après la construction du Canal de Davezac qui allait mettre en valeur la fertilité de la vaste plaine des Cayes.(cf)

   En 1731 le tracé définitif de la Ville de Saint-Louis et les constructions qui s’ensuivent en font d’elle une cité attrayante et moderne et on retrouve tout de ce qui semble être nécessaire à n’importe qu’elle Ville d’Europe de ce temps. Véritable merveille, St-Louis-du-Sud devient aussitôt la convoitise des Anglais, des Espagnoles et des Hollandais. Très tôt se fortifie, elle est envahie à plusieurs reprises au début du XVIIIè siècle par des conquérants Anglais qui réclament celle-ci aux Français sous prétexte de l’avoir abordé les premiers en 1656 et la baptisée « Baie de Cromwell », les Français de leur coté précisent être le véritable propriétaire de St.Louis au nom des flibustiers qui y cachaient leurs trésors dès 1625 et qui y ont construit une Eglise dédiée à St. Louis le Roi de l’époque.(cf)

 Le Anglais multiplient les rencontres et négociation avec la France au nom de de cette Ville et finalement après une suite interminable d’échecs décident de bombarder St. Louis-du-Sud, de massacrer la population française de cette région et détruire à laide des mines bien installées toutes les forteresses qui s’y trouvaient, ce en 1748.(cf)

 Après la défaite des Français, ils parviennent à mener une intervention énergique contre les Anglais qui arrive à les déloger et mater la révolte des colons français du Sud qui voulaient par la même occasion y proclamer l’indépendance et instaurer une République antimonarchiste. 

   En 1790 Saint-Louis-du-Sud devient le bastion de la révolte nouvelle des affranchis du Sud avec André Rigaud et Maximilien Borgella pour Leaders. Avec une amée de 30.000 homme, Jean-Jacques Dessalines s’abat sur Saint-Louis-du-Sud haut lieu de la résistance des troupes de Rigaud, écrase ce dernier et le force à une retraite douloureuse dans les mornes St. Georges avec seulement à ses coté une centaine de survivants. 

  Dessalines décrète St. Louis « Ville de Paix », après la reddition des mulâtres et ordonne à ses hommes de ne rien y détruire, sur ordre de Toussaint Louverture, le Général en chef.

  En 1849 l’Empereur Faustin Soulouque érige la bourgade en Duché et y nomme son Ministre des Finances, Louis Etienne Félicité Salomon Jeune, « Grand Duc » de St. Louis. Salomon par son Père est originaire de Port-Salut et par sa Mère de la région de St. Georges, localité de St. Louis-du-Sud, Salomon se donne pour tache de moderniser cette Commune, cependant, à la chute de Soulouque St.Louis tombe en désuétude sous les assauts répétés des cacos et des piquets du Sud.

   En 1878 St. Louis se révolte et coupe du reste du Pays. Le Commandant de la Ville de Cavaillon le Général Mercier, dépêché par le Gouvernement boubarde la Ville et détruit tout ce qui semblait tenir debout. Tout est à recommencer…

  Dans les années 1880, devenu Président de la République Salomon reconstruit St. Louis. 

   En 1957 François Duvalier a décrété St. Louis-du-Sud « Ville historique » sans y apporter les structures nécessaires au progrès ; son fils Jean-Claude Duvalier en a fait la base de sa milice du Sud n’a jamais pensé d’innover Saint-Louis de ses ruines jusqu’à son départ en 1986.

   Je suis sidéré et déstabilisé de voir comment St. Louis-du-Sud a pu produire des hommes politiques sans vision pour l’alma mater. Aujourd’hui avec peu d’espoir elle refuse de se noyer dans la confusion des propagandes politiques au détriment de la population paisible de cette belle commune (l’incident du 12 Mars 2013 est un exemple vivant). Cette ancienne Métropole symbole même de la solitude des autorités passées et peut-être actuelles, elle attend avec impatience de voir insuffler la vie. 

  Les autorités haïtiennes, particulièrement celles de Saint-Louis-du-Sud, connaissent-elles les trois dimensions exceptionnelles de cette belle Commune ? les ASEC, les CASEC, le Maire, le Député de Saint-Louis-du-Sud connaissent-ils leur rôle ?

      L’histoire grandiose, de sa position stratégique a fait d’elle la Métropole du Sud a laissé beaucoup de traces visibles, pourrait pousser les autorités à agir différemment. St.Louis-du-Sud, malgré le mépris ne se lasse de chercher les voies et moyens nécessaires pour mettre fin un jour à son isolement, il suffit de regarder les ruines des Forts pour comprendre la valeur stratégique de cette région par rapport à l’Amérique du Sud, la Grotte Raymond base révolutionnaire des Nègres marrons pour saisir le sens du passé… Au présent les Saint-Louisiens se cherchent, ils attendent avec impatience la construction du Port de St.Louis à Baie du Mesle bloqué depuis 1996, la construction d’un Lycée moderne de la 7è année à la Terminale et une École technique…

Mais en fin ! 

  J’ai tenté de rappeler une partie de l’histoire ancienne de Saint-Louis-du-Sud, quasi-totalement méconnu des autorités de Saint-Louis qui devrait faire écho avec celle-là, n'ont aucun sens de l'histoire parait-il. Convaincu que c’est sur les fondements de l’histoire qu’on organise les stratégies pour bâtir un avenir meilleur. 

    En définitive, j’ai tenté de montrer à quel point Saint-Louis-du-Sud était une référence en Haïti dont elle fut la Capitale du Sud. Au regard de ce que nous voyons aujourd’hui, il est clair que les défis à relever sont nombreux, mais il nous faut vivement une nouvelle génération d'hommes et de femmes qui ont des idées progressistes et le sens de l'innovation capables de renverser la tendance positivement. Le combat sera long et difficile, mais il faut s'y mettre avec le cœur et nous y vaincrons.

 

 

 Jonel DILHOMME 

jonel.dilhomme@ueh.edu.ht

+1 516-406-9394